La baraque de Reyna

Un simple terrain vague avec une veille maison en bois posée dessus, telle était la propriété de la Chef Citadine. C'était pourtant l'équivalent taudiens du palais présidentiel...
Dehors attendait un vieux pick-up noir aux lignes droites, carrées, contrastant avec les rondeurs des véhicules du moment.
Dedans s'affairait une jeune femme bien plus vieille qu'elle ne le laissait voir, et d'ailleurs, tout le monde se demande si ses 28 ans ne seraient pas qu'une couverture pour X raison... Mais bon.

#Pun, c'était quoi ce bruit ?#

Ledit Pun, dont le nom n'était que la singulière abréviation de "pick-up noir", était en fait une puce électronique incroyablement intelligente greffée sur le moteur et la carcasse du véhicule.

#Rien. Juste un rat qui fouillait dans une poubelle.#
#...#

Non-seulement cette puce ressentait des choses, mais en plus elle pouvait voir/entendre et sentir le toucher, ses circuits ne faisant qu'un avec la vieille carosserie. Pour couronner le tout, elle était en fait un monsieur. Une puce sexuée, qui y aurait cru ? Seule Reyna pouvait converser avec elle ("lui", plutôt) grâce à son don de communiquer avec les intelligences artificielles. Ainsi, elle pouvait faire démarer se machine à café juste en lui donnant un ordre, par pensée ou par oral. Pratique.

La jeune femme soupira. Deux jours qu'elle se casse la tête pour régler le problème de trois gangs qui se faisaient la guerre mutuellement. Elle en avait mal à la tête.

#Arrête de bosser, ma belle. Sors un peu.#
#Ouais t'as raison... Ces crétins me prennent la tête.#
#A la bonne heure.#

Reyna rengea les Nettoyeurs qu'elle avait posé sur la table à sa ceinture et posa sa tasse d'expresso à côté de la cafetière. Elle sortit en mettant son long manteau de cuir et vint caresser le capot du pick-up.

Tu sais, des fois j'en ai vraiment ras l'bol de leurs caprices.
#...#

Elle ouvrit la portière côté chauffeur et s'engouffra dans le véhicule en prenant le volant. Celui-ci démarra de lui-même.

Comme s'ils avaient vraiment besoin "d'agrandir leur territoire" ! C'est toute la seconde rampe qu'il faut agrandir ! Eux et moi, on n'a pas la même vision du mot "besoin".
#C'est normal ma belle... Ils ne l'ont pas vécu, ils ne savent pas...#
Ouais... Allez, direction le pont.
#Prendre l'air frais loin des ghettos et des bourgeois ?#
Rendez-vous galant avec toi, mon grand.
#Oh oh ^^
Sooooooooouuuuuuuuus les luneeeeeeeuuuuuh
Tes cheveux d'argent font pâlir le soleileeeeeuuuuuuuh#

Puis le véhicule s'éloigna du terrain et remonta les rues jusqu'au tunnel qui reliait la seconde à la première rampe.

Pun avait dévallé les rues de son rauquement mathusalemien et s'arrêta en un beau dérapage juste devant la porte en bois de la maison. Laggen, qui était a volant du pick-up, descendit et vint du côté passager pour prendre Reyna dans ses bras et l'emmener dans la baraque.

#On s'revoit plus tard, ma belle.#
#Fais-moi plaisir, Pun, monte la garde à l'entrée du terrain et dis-moi si ça *baille* bouge dans la rue...#
#No problem.#

Le véhicule, qui avait laissé son moteur en marche, s'arrangea pour tourner avec précaution et alla se poster à l'entrée du chemin de terre poussiéreuse de la propriété de la chef citadine.
Pendant ce temps, Laggen avait déposé sa supérieur sur le canapé rouge, allumé la télé située en face et fait fonctionner la machine à café. Il enleva son blouson trempé qui servait de couverture à Reyna et retira le manteau de cuir de celle-ci pour les accrocher au porte-manteau en bois. La jeune homme partit dans la chambre et revint avec un couette propre qu'il posa délicatement sur une Reyna congelée, puis il s'assit près d'elle.

Il faudra faire quelque-chose pour tes poings. Où est ton portable, que j'appelle un médecin ?
Dans le placard, sous la télé... C'est pas un médecin qu'il faut bipper... Appelle Rachid... Qu'il rapplique avec son frère...
Azrel ? Mais il travaille dans un labo d'élaboration de métal sur l'Î-V 2 !
Fais-le. Il est plus compétent dans ce domaine qu'on peut le croire.

Il haussa les épaules en signe de résignation et alla chercher le portable dans le meuble de la télévision.

Et en échange de cette demande fort suspecte ? Suspect

Tu fais du troc toi maintenant ? hein ?

^^
T)T ...rester dormir ici ?
C'était pour rigoler, hein arg

C'est dit ^^
Dans ce cas, ça ne se fait pas de décliner une invitation o^^o
T)T @C'est dingue ce que les hommes peuvent être choux, parfois ^^@

Laggen laissa échapper son plus beau sourire et composa le numéro dudit Rachid. Le coup de fil passé, il posa la téléphone sur la table basse, partit dans la cuisine et revint avec une tasse de café brûlante, qu'il donna à Reyna (avec un demi-sucre roux), et une tasse de thé nynkien qu'il sirotta de l'autre côté du canapé, les yeux rivés sur la télé qui racontait les événements de la nuit.

Selon les enquêteurs, il s'agirait d'un nouvel attentat commis par les écologistes et les monstres, afin de souligner une nouvelle fois leur position sur le projet d'agrandissement des infra-structures des Î-V sur l'île d'Yshar. D'après la présence de traces de pneus appartenant visiblement à un véhicule ancien venant de l'Î-V, les bas-citadins seraient implqués de ce raid. Nous sommes tous étonnés que ceux-ci n'aient rien fait pour... (blablablabla) En revanche, il y a peu d'explication en ce qui concerne des traces de coups de marteaux sur... (blablabla)

@Les bas-citadins font bien plus que les médias aiment le faire croire. Les gens des ghettos ne se font pas tous la guerre, ils prennent même des risques pour éviter des débordements de sang et ils foncent sans prévenir personne pour... Graaaah, je ne vois pas pourquoi je m'obstine, les médias ne voient qu'une seule partie des choses...@

*Cyk passa devant la baraque, les yeux perdus dans le vague. Elle avait traverser toit l'I-V n°2 et le pont pour venir ici. En suivant ses pieds*

Pun remarqua la jeune femme et se dit qu'il l'avait déjà vu quelque-part. Tout en gardant le frein à main baissé, il démarra et accéléra un bon coup pour l'interpeller. Mais qui ferait attention à un simple pick-up vieux comme l'Î-V ?

*Cyk sentit le pick-up venir vers elle. Elle se retourna et l'accueillit avec un large sourire*

On s'est pas déjà vu nous ?

Pun répondit en s'avançant un peu. Oui, elle était là lors du raid de la nuit dernière. Il ne savait pas de quel côté elle était, exactement, et il ne savait pas comment communiquer avec elle. Il se contenta de faire des appels de phares pour la saluer.

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Pendant ce temps, une moto bien plus moderne que le vieux pick-up entra sur le chemin poussiéreux et s'arrêta devant le petit escalier qui menait à la porte en bois de la maison. Un homme en descendit et enleva son casque pour découvrir son visage aux traits magrébains. Il s'avança et frappa à la porte. Laggen vint lui ouvrir et le dirigea dans le salon où se trouvait Reyna.

Salam Alekoum, Chef.
Alekoum Salam, Azrel. Je vois que les vieilles traditions terriennes ne se perdent pas.
Elles ne se perdent que pour les communautés faibles. Dis-moi, qu'est-ce que t'as fait cette fois ?
Elle a participé à l'attentat de la nuit dernière, d'après les médias Rolling Eyes

Tssss... On devrait leur faire bouffer leurs mini-micros, à ces journalistes !
T'as vu le reportage de tout à l'heure ?
Ouais. Les écolos devraient faire en sorte qu'on évite de nous accuser, nous aussi.
Vas le leur dire en face, mon grand.
Mouais...

Le dénommé Azrel retourna dehors, sortit une espèce de caisse à outils et vint s'agenouiller près de Reyna. Celle-ci demanda à Laggen de sortir voir si Pun n‘avait pas d‘ennuis. Mais le jeune bourgeois n‘était pas dupe. Cependant, sachant très bien qu‘il ne servait à rien de résister, il sortit donc sans broncher.

@Depuis tout ce temps, elle me cache quelque-chose. D‘ailleurs, je crois qu‘elle le cache à tout le monde, sauf à quelques privilégiés. Il faudra que je demande quelques explications à Pun, ce soir. Il doit bien être au courant.@

Laggen avançait sur le chemin et vit Pun "discuter" avec quelqu'un.

*Cyk sourit, remontant son capuchon pour que l'on puisse voir sa bouche*

Un coup de phare pour oui, deux pour non ! OK ?

*Nouveau sourire complice*

Tu étais au raid d'hier, nan ?

Il répondit par un coup de phares, comme convenu.

@C'est duuuuuuuuuuuur de pas être un humains, ou même un monstre >.<@

Laggen s'avança à leur rencontre.

Eeeeuuuh... Bonjour mademoiselle Smile

Pun vous importune-t-il ?
@...c'est vraiment dur -_-'@

*Cyk afficha un large sourrie à Laggen*

Pas du tout. Loin de là. Qui êtes vous ?

Lui, il lui sourit poliment.

Laggen Lohory, bras droit de la chef citadine qui habite dans cette demeure, au bout du chemin. Permettez-moi de vous retourner la question.
@"Bras droit", "bras droit"... Je me demande combien de temps ça va prendre avant qu'il puisse me remplacer... Reyna a vraiment besoin d'un véritable être vivant qui prenne la même place que moi dans son petit coeur métallique...@

WOW.

*lâcha Cyk avec une pointe (enfin, c'est un euphémisme) de sarcasme*

La cla-sse.

*sourire complice à Pun*

Moui... Vous n'avez pas répondu à ma question, si je puis me permettre...

Le par-choc de Pun s'arrondit très légèrement. Comme un sourire amusé, en fait.

Si.

*regard mauvais et sourire moqueur*

J'ai cru répondre non.

Je vois... Pun, retourne à l'entrée du chemin. Azrel est arrivé, mais tu connais les techniciens. Ils sont recherchés par tous les gangs.

Le pick-up donna un coup d'accélérateur avec le frein à main levé et fit fonctionner ses feux de détresse et ses phares pour dire au-revoir à Cykeria, puis il baissa le frein et retourna à son poste, laissant la jeune femme avec Laggen.

Je ne vous ais jamais vue dans le quartier. Cpendant, si Pun vous a "adressé la parole", c'est qu'il y a une raison.

Moi non, plus je ne me suis jamais vu dans le quartier.

*dit-elle avec un ton moqueur*

Et si pun me "parle", c'est qu'on s'est déjà vu quelque part.

*ton froid et ... froid*

J'ai deviné. Sur le pont, hier soir, n'est-ce pas ? De quel camp êtes vous, pour savoir si j'ai des raisons de manquer de galanterie.

Laggen lui tenait face avec plus de détermination qu'on n'aurait pu l'en croire capable. Comme quoi le bourgeois déchu peut parfois vous attendre au virage. Parfois.

Aucun. J'aidais ceux en danger, c'est tout.

*Cyk lui tenait tête aussi*

Donc pas de ma,que de galanterie s'il vous plaît. Ni de machisme.

Le machisme est fait pour les rustres, pour ceux qui aiment tout posséder. Si vous n'êtes d'aucun côté, alors, en effet, je n'ai aucune raison de vous pointer de mon arme. Mais dites-moi, pourquoi ainsi cacher votre visage ? Vous avez peur qu'on vous reconnaisse en cas de mauvais tournant ?

*angel avançait d'un pas sur dans la rue pres de la baraque. elle avait finalement abandonner l'idée de garder sa capuche, puisque tout le monde savait qui elle était.perdue dans ses pensées, elle n'entendit pas les salutations peu rassurés de certains passants.*

@rey...reygan?reynuy...rey comment....argg c'est frustrant T.T"@

*Cyk eut un mouvement de recul*

Non, j'ai juste peur que l'on me voit.

C'est un complexe féminin ou une raison qui le justifie vraiment ?

Laggen avait l'art de toujours poser des questions avec toujours le même ton neutre et impassible, mai pas froid. Il était trop occupé à percer le mystère de Cykeria pour remarquer les mouvements troublés des passants de l'autre côté de la rue.

Une raison qui le justifie vraiment ...

*Elle le regardait d'un air froid qu'il ne pouvait pas voir mais bon ^^*

*angel fut interpeller par un groupe de jeunes gars aux visages couverts de cicatrices, et a la mine menaçante*

-vas y Fantomette, file nous ton fric !
-désolé, mais je ne puis guere acceder a votre requete,,veuillez passer votre chemin.
-ouala comment qu'elle cause la bourgeoise! file le pognon et que ça saute.
-*soupir ,vous ne me donner pas le choix...

*un éclair blanc.un gémissement. une balafre sanguinolente apparue sur le visage du leader du groupe *

-je vous ai dit de partir...Et d'arréter de terroriser ces pauvres gens...

Ma pauvre fille ! Vous devriez pourtant savoir qu'il est mieux de frapper que de parler, ici.
- Eh les mecs ! C'est la gamine aux pistolets !
La gamine est toujours la Chef citadine, mon petit. Et ces sont des Nettoyeurs.

Reyna braqua l'une de ses armes sur le bras droit du leader avec autant d'impassibilité que de lassitude.

Anoël, je t'ai pourtant déjà dit d'aller jouer ailleurs que dans ce quartier. Il est trop dangereux pour toi et ton dingue de chef.
- Maimaimaimais justement, c'est mon chef, j'obéis !
Alors t'es aussi stupide que lui. J'te recommande vivement de suivre les instructions de la demoiselle, okay ? Sauf si tu veux toi aussi être amoché. *charge son nettoyeur* Dégage.

Un jeune magrébain vint se poster près de Reyna avec un poignard entre les doigts.

Trois personnes expérimentés contre sept nains qui se sont échappés de leur maison dans la forêt. On dirait que les chance sont inégales.
- Okay, okay, on s'barre !
- J'allais l'dire, c'est moi l'chef !
- ...
- ... On s'barre !

Ils déguerpirent en se criant :

- Merde ! Si la fille aux cheveux blancs est de retour et qu'elle s'allie à la gamine, où on va !?
- 'manquerait plus que le bourgeois-chéri de la Chef raplique avec une Kalaschnikov !

Quelle bande d'idiots. Pas d'mal, mamzelle ?
Vu comment elle a frappé Kohël, j'doute pas mal qu'elle soit blessée.

La chef citadine rengaina son arme. Les jointures qui reliaient ses doigts à ses mains étaient visiblement recousues, et un peu de sang formait une croûte suspecte autour des points de suture. Tout en regardant dans la direction où les jeunes étaient partis, Reyna lança à Angel sans même lui jeter un coup d'oeil.

Oubliez pas c'que j'vous ais dit, mamzelle. Frapper d'abord, trouver un terrain d'entente ensuite. Merci pour la réparation, Azrel.
J't'en prie. Mais évite de recommencer ce genre de choses. Ta peau et tes muscles ne sont pas comme tes os.
*soupire* Ca, j'l'ai r'marqué.

Azrel rengea son poignard et regarda sa montre.

Navré, gentes demoiselles des rues, mais l'boulot m'appelle... A la prochaine.
Salut, et salue Rachid de ma part.
J'y manquerais pas.

Il couru jusqu'à la maison de Reyna, prit sa...caisse à outils , mit son casque et s'éloigna sur sa moto alors que la Chef citadine traversait la route sans prêter attention aux voitures tuning des chefs de gang qui roulaient.
Alors que Laggen défiait Cykeria du regard (la fixant à l'endroit d'ombre où étaient certainement ses yeux), le jeune homme sentit son regard dévier sur sa supérieur.

*crissement de pneus* - 'tain, fais gaffe !
*idem* - Merde, quoi !
*itou* - T'es dingue, Rey !

Le femme réagit au quart de tour, et en moins de temps qu'il faut pour le dire, le malheureux noir qui appartenait à l'un des plus gros gangs se trouva avec un nettoyeur posé sur la tempe, ses mains se crispant sur le volant. Le noir pu sentir une repiration brûlante souffler dans son oreille gauche.

Markus An'reh, t'as commis la grave faute d'avoir baissé ta vitre côté conducteur. En plus de ça, tu oublies les règles qui me concernent. Appelles-moi encore une fois comme ça, et c'est ta cervelle qui sera au volant de ta bagnole. Compris ?
- Euh ouais... Mais si tu faisais attention en traversant, ça t'éviterais de nous faire perdre du temps, hein...
...
- @J'ai gaffé...@

Le fusil de l'arme s'éloigna de la tempe de l'homme alors que Reyna rejoignait le bord du trottoir. Laggen défia Cykeria une nouvelle fois et courut vers la Chef citadine pour l'apostropher. Celle-ci criait au dénommé Markus de circuler.

Ils ont raison, Chef. Comment veux-tu te faire respecter par ces rustres si tu ne daignes pas te faire passer autre qu'une échappée de l'hôpital psychiatrique ?

Les yeux noirs de la femme virèrent directement au gris très clair, laissant juste un bors noir à l'extérieur de l'iris pour le différencier du blanc de l'oeil. Ce changement brusque donna la chair de poule à Laggen qui baissa les yeux et recula d'un pas pour laisser passer sa supérieur. Celle-ci se dirigea vers Cykeria. C'est à ce moment que le bourgeois déchu remarqua Angel de l'autre côté de la rue.

*Cykeria regarda Laggen partir avec un mélange de regret et de plaisir puis observa Reyna se diriger vers elle avec un sourire au coin des lèvres*

Bonjour. Souhaitez-vous quelque chose ? Smile

» [validé]Reyna Vitany