Une journée comme un autre...

*Le sous-fifre Manodran marchait, en compagnie de Cykeria, en direction des hauts-bureaux. Son travail, ses travails. Et il était en retard. Bavardant avec la jeune femme, il jetait frequemment des coups d'oeils aux gardes, mémorisant, comme à l'habituelle, leur nombre et leur corpulence. La sécurité avait été renforcée, sans doutes, après les attentats de la nuit.*
Et d'ou viens-tu, au fait?

*Cykeria resta froide et de marbre*

Mon passé n'interresse personne. Et encore moins moi-même. Celui d'un voleuse orpheline ne doit pas être passionant alors pourquoi te l'infliger ?

Crois-tu donc être la seule? Mais laisse donc. Puisque...bah!
*Il se tut, sans afficher de mauvaise humeur mais en pressant le pas.*

*Cyk le dépassa et l'empêcha d'avancer plus en se plantant devant lui. Elle releva légérement son capuchon et le dévisagea de ses yeux noirs et verts.*

Je n'aime pas mon passé. Je prefère encore éviter d'en parler. Mais si le fait de garder le silence doit t'énerver, je préfère évoquer quelques souvenirs alors.

*Elle laissa retomber la capuche.*

Et toi ? Ton passé ?

J'ai grandi comme...Je suis de l'ASERC, tu sais. Comme on dit, j'étais un...cobaye. Né pour leurs sordides expériences. Je ne crois pas avoir de parents. Et Malidruin'r'a m'a contacté, une fois adulte. Je ne pensai pas que l'on me connaissais autre part que dans les labos.

Ta vie semble guère te satisfaire. Mais je te comprends totalement. De toutes façons, qui aimerait servir de cobaye ?

*Ell eut un sourire moqueur*

J'ai moi-même servi de cobaye, comme expérience pour les tours moqueurs du destin. S'il existe seulement ...

*Il leva les yeux au ciel.*
Pas de destin! La c***rie humaine, seulement. Et c'est trop amplement suffisant!
*Un garde lourdement blindé fit s'arrêter les deux humains.*
Manuel Parksin. Haut-citoyen. J'accompagne la fille au bureau. Elle aura qu'à s'expliquer avec le boss. Ouais, c'est malheureux. Ils n'ont que ça pour survivre...
Le vol.
*Chuchota t-il en un soupir à sa compagne de route.*

*Cyk joua donc le jeu, priant au plus profond de son être qu'on ne lui demande pas de retirer sa capuche ... Elle fit une mine tiste et coupable ...*

*Manodran s'avança et, comme le garde ne semblait pas opposer de resistance, saisit Cykeria par le poignet et l'entraina à sa suite. Après une dizaine de mètres, il lacha en un souffle:*
On a eu de la chance, il était idiot, celui-là...

*Cyk ne répondit rien. En fait, elle n'avait plus très envie de parler ... Mais elle ne savait même pas pourquoi en réalité.*

*Il continua en soupirant.*
C'est pas loin, maintenant. Et nos chemins se séparent, donc. Adieu.

Ouais. Adieu.

*Cyk lui tourna le dos, capuchon cachant son visage entirèrement et s'éloigna pour disparaître au croisement d'un batiment*